McSorley’s : le plus ancien bar de New York !
Ce pub a été fondé en 1854 par John McSorley, un immigrant irlandais qui est arrivé à New York en janvier 1851. Cette taverne est située dans l’East Village, au croisement de la 7th Street et de la 3rd Avenue, dans le quartier historique de St. Mark’s. Encore ouvert à son emplacement initial, ce pub est tout simplement le plus vieux bar de New York. En 161 ans, seulement trois familles se sont partagées la propriété de cette taverne. Le propriétaire actuel, Matthew Maher, possède le bar depuis 1961.

La tradition est coriace dans ce pub : on sert seulement la bière brassée par le bar lui-même (light ou dark). Lorsque vous commandez une bière, vous recevez deux chopes de la taille d’une demi-pinte. Une autre tradition a traversée les années : le sol du McSorley est recouvert de sciure de bois. À l’époque, les clients mâchaient du tabac et crachaient par terre. La sciure de bois permettait d’absorber la salive mais également la bière qui tombait sur le sol.
Entrer dans le McSorley, c’est comme voyager dans le temps. De nombreux objets sont accrochés aux murs de l’établissement. Cela fait plus d’un siècle qu’aucun objet n’a été retiré des murs, faisant de ce bar un musée de l’histoire new-yorkaise ! Vous verrez plein de vieilles babioles, dont des menottes qui ont appartenu à Houdini, des coupures de journaux et des photos de célébrités qui ont franchi les portes du pub (comme Abraham Lincoln, Harry Houdini, Théodore Roosevelt et John Lennon!). Il y a également des chaînes portées par un prisonnier lors de la guerre de Sécession. Il y a un fer à cheval qui entoure un buste d’Abraham Lincoln. La légende dit que le fer provenait d’un des chevaux qui a tiré le corbillard de Lincoln. Au fil des années, la collection d’objet ne cesse de s’agrandir ! Vous trouverez également le casque d’un pompier qui était au World Trade Center le 11 septembre 2001.
Pendant la Première Guerre mondiale, le McSorley servait de la dinde aux soldats qui partaient pour l’Europe. Le wishbone, un os de forme triangulaire appartement à la dinde, était considéré comme un porte-bonheur. Les soldats laissaient donc leur wishbone sur l’une des lampes à gaz du bar. Ceux qui revenaient de la guerre venaient le rechercher. Les os qui restaient représentaient alors les soldats qui étaient morts au combat. Il a fallu attendre 2011, pour que les deux douzaines de wishbones soient dépoussiérées et nettoyées sur ordres des inspecteurs sanitaires de la ville.
Jusqu’en 1970, les femmes ne pouvaient pas entrer dans ce bar. En janvier 1969, Faith Seidenberg et Karen DeCrow se sont rendues chez McSorley pour boire un verre. Dès leur entrée, les hommes présents dans le bar montrèrent leur mécontentement et forçèrent les deux femmes à quitter le pub. Avocates de métier, elles ont alors intenté un procès contre le bar pour discrimination. En juin 1970, un juge a ordonné à McSorley de servir les femmes et le conseil municipal vota une loi anti-discrimination obligeant McSorley à ouvrir ses portes à tous.
PHOTOS : Sarah Jacobs / James et Karla Murray