New York vue par Vincent Bezecourt, joueur des New York Red Bulls.

L’athlète de 24 ans évolue depuis août dernier dans l’équipe professionnelle des New York Red Bulls. Le jeune français s’est installé dans le onze type de l’équipe new yorkaise, en débutant trois matchs sur quatre depuis le début de la saison de MLS. Entretien avec Vincent Bezecourt qui vit son « rêve américain » grâce au football.

Comment un jeune français originaire des Landes se retrouve-t-il à jouer pour les New York Red Bulls en MLS ?

Oula longue histoire! Depuis tout petit, j’ai toujours fait du foot. J’ai commencé dans le petit club d’Aire-sur-l’Adour dans les Landes appelé la « Violette Aturine ». Puis à 13 ans je suis parti au Stade Montois à Mont-de-Marsan pour 4 années. Ensuite je suis parti faire un sport étude au lycée Daguin à Mérignac en Gironde juste à côté de Bordeaux. J’ai ainsi décidé de jouer pour la « Jeunesse Villenavaise » un des meilleurs clubs régional juste en périphérie de Bordeaux. J’ai donc joué en 17 et 19 nationaux avant de jouer en seniors DH, en CFA2 et en CFA. En même temps j’étais étudiant à Bordeaux où j’ai obtenu un DUT et une Licence. J’ai toujours fait de mes études une priorité car je ne pensais pas être prêt pour passer le cap du monde professionnel en foot. Et j’avais pas vraiment tort car même si j’avais des contacts et des essais avec des équipes pro, je n’ai jamais réussi à faire le grand saut en France. Pour être honnête, j’ai bien profité de mon statut d’étudiant et j’avais pas forcément une hygiène de vie optimale pour mettre toutes les chances de mon côté. Arrivé à la fin de ma licence et de ma saison en CFA, j’ai donc décidé de tenter l’aventure aux US.

Grâce à FFFUSA (une agence spécialisée qui envoie des joueurs dans les Universités américaines) j’ai obtenu une bourse complète pour pouvoir étudier et jouer dans une petite université à Brooklyn. L’université s’appelle St. Francis College. Elle est située dans le magnifique quartier de Brooklyn Heights à un stop de Manhattan. Moi qui rêvait de New York je n’ai pas hésité une seconde, même si j’appréhendais pas mal de partir seul.

Vincent Bezecourt sous le maillot du St. Francis College. – © St. Francis Brooklyn Athletic Communications

J’ai galéré bien 3 mois avec l’anglais, puis j’ai fais mes 3 semestres à l’université et j’ai obtenu mon diplôme en Business Management. Une aventure humaine unique qui m’a permis de rencontrer des gens super et de découvrir la ville et tout ce qu’elle a à offrir. A ce moment là, je pense à trouver un job dans le marketing à Manhattan. J’ai quelques entretiens.

Au même moment, les New York Red Bulls me contactent pour venir faire un essai chez eux. C’était fin décembre. Je n’avais pas vu ma famille depuis une année et je voulais vraiment passer les fêtes à la maison, j’avais même déjà pris mon billet (sans assurance). J’ai beaucoup réfléchis et j’ai décidé de tenter le coup, de sacrifier le Noël en famille et mon billet d’avion pour saisir l’opportunité. Cela s’était pas trop mal passé j’avais de bons retours et la draft arrivait. J’avais un petit espoir d’être sélectionné mais ça ne s’est pas fait. Mais juste après la draft, le manager des Red Bulls m’a appelé pour me proposer de venir faire la pré-saison en Floride avec eux pendant plus d’un mois. J’ai foncé, cela s’est bien passé et ils m’ont proposé un contrat avec leur équipe réserve qui évolue en 2nd division (USL pour United Soccer League). Lors de ma première année en USL, nous finissons champions de saison régulière, des playoffs de la conférence Est et ensuite du pays entier. La saison suivante, je continue de faire de bonnes performances et à la mi-saison en août on m’apprend que je vais signer avec l’équipe première en Major League Soccer. L’aboutissement de beaucoup de patience, de travail et de persévérance. Et donc voilà où j’en suis maintenant.

La MLS ne cesse de se développer au fil des années. A quel niveau situez-vous cette ligue par rapport aux championnats européens ?

C’est dur à dire car j’ai l’impression que cela fait vraiment longtemps que j’ai quitté le football européen. C’est différent sur pas mal d’aspects. En terme de jeu, je pense que ça reste un peu inférieur face aux meilleures ligues européennes en Angleterre, Allemagne, Espagne, et une partie de l’Italie et de la France. Mais ça se développe très vite et bien. Je pense qu’une bonne équipe de MLS pourrait faire bonne figure en Ligue 1, en milieu de tableau peut-être. Mais en terme de stades, fans, spectacle, et conditions d’entraînement, la MLS est déjà très compétitive et n’a rien à envier aux clubs européens.

Vous avez affronté de grands joueurs comme Kaka, David Villa ou Sebastian Giovinco. Quel joueur vous a le plus impressionné sur le terrain ?

J’étais sur le banc face à Kaka et Villa, et j’ai pu jouer contre Giovinco. Je pense que Giovinco est le plus impressionnant. C’est d’ailleurs lui qui nous élimine en playoffs l’année dernière en marquant un coup franc chez nous à la Red Bull Arena. Dès qu’il touche la balle, il peut être dangereux. Villa est très performant aussi. Maintenant j’ai hâte de voir ce qu’Ibrahimovic va faire.

À quoi ressemble le quotidien d’un joueur de soccer aux Etats-Unis ?

Je me lève autour de 8h, puis je me rends au centre d’entraînement qui est à 40min de Downtown Jersey City. On prend le petit déjeuner ensemble autour de 9h, puis on a des soins, des longues séances vidéos quasi quotidiennes avant de commencer l’entraînement autour de 11h30. Généralement l’entraînement se termine vers 13h30 puis certains font des extra sur le terrain, d’autres font des étirements, d’autres font un peu de renforcement ou de muscu dans la salle de gym ou des soins (massages, bain glacés, hot tub…). Ensuite nous déjeunons et puis généralement on rentre chez nous autour de 16h.

Parlons maintenant de votre vie new-yorkaise. Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné à New York ?

La diversité. La diversité par rapport aux gens, d’où ils viennent ainsi qu’à leur origines ethniques, aux langues parlées, aux différents quartiers, aux différentes cuisines du monde, cultures etc.. Le fait de pouvoir trouver n’importe quoi et n’importe où dans la même ville. Après forcément la taille et l’envergure des buildings, ainsi que les différentes vues qu’on peut avoir sont incroyables.

Quel est votre quartier préféré pour vous balader à New York ?

Brooklyn Heights et Dumbo.

Le Manhattan Bridge depuis l’angle de Water et Washington Street dans DUMBO.

Avez-vous de bonnes adresses à recommander pour manger dans un restaurant ou boire un verre ?

Il y en a tellement. Mais étant étudiant, j’allais à Lantern Thai Kitchen sur Montague St. dans Brooklyn Heights. C’est à deux pas de la promenade de Brooklyn avec la vue incroyable sur Manhattan. Puis, je pourrais ajouter Le Baratin pour le côté français. Pulqueria (mexicain) dans le Lower East Side ou Miss Lily’s (Caribbean) pas loin de Soho. Mais honnêtement il y a de très bons restaurants partout.

Pour prendre un verre, je dirais des rooftops comme Brass Monkey, Output, Le Bain, Mr Purple, Public ou le 1 Hotel Brooklyn Bridge. Et Williamsburg qui a pas mal de petites adresses avec des petits espaces outdoor que j’aime beaucoup. Il faudrait que j’y aille plus souvent. Mais je sais qu’il me reste tellement à découvrir ! Donc n’hésitez à pas à me donner de bonnes adresses 😉

Le rooftop du 1 Hotel Brooklyn Bridge situé au 60 Furman Street dans Brooklyn.

Quels sont vos endroits touristiques préférés à New York?

J’aime bien les parcs. Washington Square Park, la High Line, Bryant park. Il y a toujours du monde mais ça reste agréable. Je pourrais y rester des heures.

Avez-vous une habitude bien américaine que vous avez adoptée ?

Le breakfast sandwich en jour de match (ou lendemain de soirée) : bagel turkey egg n cheese. Des fois je varie le pain ou ce que je mets dedans.

Un ou plusieurs lieux insolites qui vous ont plu à New-York ? 

A Dumbo j’ai un lieu que j’appelle « the spot », une espèce de petite plage entre le Brooklyn et le Manhattan Bridge. Les vues sont splendides. J’avais l’habitude d’y aller le soir après les cours, ou même plus tard quand c’est vraiment tranquille.

La Pebble Beach dans le quartier de Dumbo.

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