Top 5 des photographies historiques de New York
Ces photographies, symboles du passé de New York, sont connues de tous, mais leur histoire l’est peut-être moins… Dans cet article, nous vous proposons une sélection de cinq photographies de New York, de la plus ancienne à la plus récente, présentant le passé de la ville américaine.
1. L’inauguration de la Statue de la Liberté (1886)
Cette photographie rend compte d’un moment exceptionnel pour New York : l’inauguration de la Statue de la Liberté. Le projet de la statue commence le 21 avril 1865 en France. C’est lors d’un rassemblement que le politicien Édouard de Laboulaye, fervent partisan de la démocratie américaine, évoque l’idée d’une statue gigantesque à offrir aux Américains afin de sceller l’amitié entre les deux pays. Toutefois, celle qui devait célébrer le centenaire de la déclaration d’indépendance des Etats-Unis en 1876 ne fut livrée que 10 ans plus tard. La statue fût ainsi inaugurée le 28 octobre 1886 par le président des États-Unis Grover Cleveland, en présence notamment du vice-président du Sénat français Frédéric Desmons. Les autorités new yorkaise décidèrent que ce jour serait férié afin de permettre aux américains d’y participer. Près d’un million de personnes participèrent ainsi aux festivités. Les cérémonies furent très festives avec des fanfares, des feux d’artifice et des défiles militaires. La baie de New York accueillit de nombreux bateaux à vapeur, qui formèrent une épaisse fumée dans le ciel. Le sculpteur français de la statue de la liberté, Auguste Bartholdi, était présent lors de la cérémonie d’inauguration. C’est d’ailleurs lui qui fit tomber le voile qui cachait le visage de la statue. Malheureusement, le français Édouard de Laboulaye, initiateur du projet, n’assista pas à ce moment historique puisqu’il décéda en 1883. La Statue de la Liberté est ainsi devenue le symbole de l’immigration au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, alors que plus de 9 millions d’immigrants arrivaient aux États-Unis.
Pour en savoir plus sur l’histoire de la Statue de la Liberté.
2. L’armistice fêtée à New York (1918)
Un cliché d’une foule immense réunit dans les rues de New York. Pourquoi ? Le 11 novembre 1918, peu avant 3h du matin, un premier bulletin annonçant la signature de l’armistice entre les Alliés et les Allemands arrive dans les bureaux du New York Times. Rapidement des centaines de personnes se rendirent notamment à Times Square, attirées par les projecteurs et les sirènes qui raisonnaient un peu partout dans la ville. La nouvelle se répandit dans toute la ville et les habitants se rassemblèrent dans les parcs, les rues et les places de la ville pour célébrer l’armistice et la fin de la guerre. La photographie ci-dessus montre ainsi des milliers de personnes rassemblées sur Broad Street, près d’une réplique de la Statue de la Liberté, pour applaudir lorsque la nouvelle de l’armistice fut annoncée au public.
Retrouvez le récit de l’armistice de novembre 1918 illustrée et commentée.
3. Un dirigeable au sommet de l’Empire State Building (1930)
Certains d’entre nous ont déjà vu cette photographie d’un dirigeable de la marine de Los Angeles accosté au mât d’amarrage de l’Empire State Building. Sauf qu’aucun dirigeable n’y a jamais accosté. Ce cliché est un montage. En effet, à l’origine, le sommet de l’Empire State Building devait servir de station d’amarrage pour les dirigeables alors en circulation dans les années 1930. Le but était de permettre aux dirigeables d’accoster dans Midtown, plutôt qu’à Lakehurst dans le New Jersey, station utilisée par le Graf Zeppelin allemand. Une passerelle en plein air permettait aux passagers de descendre afin de se présenter aux services de douane avant de se retrouver dans les rues new-yorkaises. Cependant, le projet fut abandonné après plusieurs tentatives d’accrochages infructueuses. La cause ? Les vents à la cime étaient si violents que les pilotes ne parvenaient pas à s’y accrocher.
4. Lunch Atop a Skyscraper (1932)
C’est certainement la photographie historique la plus connue de New York ! Elle représente un groupe d’ouvriers new-yorkais, déjeunant sur une poutre métallique, les pieds suspendus au 69ème étage d’un bâtiment en chantier de Manhattan. L’image n’est pas anodine: elle avait avant tout pour but de promouvoir le Rockefeller Center et a été réalisée dans le cadre d’une campagne de publicité. Cependant, les ouvriers présents sur le cliché ont véritablement participé à la construction du bâtiment. Réalisé le 20 septembre 1932 durant les dernières semaines de la construction du RCA Building (aujourd’hui appelé Comcast building), le cliché fut publié pour la première fois, quelques mois plus tard, dans le supplément du dimanche 2 octobre 1932 du New York Herald Tribune avec comme légende “Lunch Atop a Skyscraper”. Cette photographie est devenue un symbole de la Grande Dépression, montrant ainsi une Amérique travailleuse et positive, dans un contexte économique particulièrement compliqué. Aujourd’hui, le mystère continue de perdurer autour de ce cliché: on ne connaît pas l’identité du photographe (les historiens s’accordent à dire que les photographes Charles C. Ebbets, Thomas Kelley et William Leftwich étaient présents), de même que l’identité de la plupart des ouvriers présents ce jour là (seul deux d’entre eux ont été identifiés).
5. V-J Day in Times Square (1945) – Albert Eisenstaedt
Ce cliché a fait le tour du monde et est l’une des photographies les plus célèbres du XXe siècle. Pris sur le vif le 14 août 1945 par le photographe Alfred Eisenstaedt, il représente un marin américain en uniforme embrassant une jeune femme au milieu de Times Square suite à l’annonce de la capitulation du Japon signant ainsi la fin de la guerre. Titrée V-J Day in Times Square, cette image fut publiée pour la première fois dans le magazine Life une semaine après avoir été prise. L’identité des deux individus est resté secrète pendant plusieurs années, plusieurs personnes affirmant être la femme ou l’homme de la photographie. Le magazine Life a même lancé un appel pour les retrouver dans une édition de 1980. Finalement, George Mendonsa et Greta Friedman ont déclaré être les deux protagonistes de la photographie. Ce cliché a longtemps été décrit comme une étreinte amoureuse et romantique. La vérité est toute autre. Greta Friedman a raconté, dans différentes interviews, qu’elle avait été embrassée sans son consentement par un homme qu’elle ne connaissait pas : “Je sentais qu’il était très fort. Il me tenait très serré. Je ne sais pas quoi penser du baiser… c’était juste quelqu’un qui fêtait une occasion. Ce n’était pas romantique”. Elle explique également ne pas être la seule femme à avoir été embrassée ce jour là: “Ils étaient contents, ils ne devaient pas repartir à la guerre. Ils en avaient assez! On s’est rendu compte que beaucoup de femmes ont été embrassées par des marins ce jour-là… pour fêter ça”.